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Une métaphore : La cheffe d’orchestre

La cheffe d’orchestre est une histoire métaphorique qui vise à atténuer les phénomènes de misophonie ou encore les acouphènes. On peut aussi lire cette belle histoire pour le plaisir et la magie qui s’en dégage.

La cheffe d’orchestre

Nina n’est pas une femme comme les autres. Elle a une joie et une énergie peu commune et aussi, un cœur immense. Ainsi, quand ses amis ont besoin de quelque chose, ils savent que Nina sera toujours là pour leur rendre service. C’est un peu fatiguant parfois, car il y a souvent des personnes qui la sollicitent mais Nina est tellement heureuse de pouvoir aider qu’elle le fait avec beaucoup de plaisir et sans jamais se forcer.

Cette femme a aussi un métier qui sort de l’ordinaire. Elle est chef d’orchestre et dirige quarante personnes avec sa baguette. Elle adore la musique et peut se laisser emporter par les notes d’un chef d’œuvre classique aussi bien que par des morceaux plus récents et inconnus du grand public. Comme elle le dit souvent, la notoriété ne fait rien, seul ce qui est fait avec amour a de la valeur.

Nina vit dans une petite maison, un peu en dehors de la ville. Elle a trois chats qui lui jouent parfois des tours, et, dans son jardin, un bel arbre centenaire qui lui fait de l’ombre en été.

Cette vie bien ordonnée pourrait paraître parfaite. Mais hélas, il y a ce petit quelque chose, ce petit soucis, qui revient sans cesse perturber Nina. Elle aimerait faire la sourde oreille, faire comme si cela n’existait pas mais c’est impossible.

Depuis quelques temps, Nina et son orchestre travaillent avec deux nouveaux compositeurs, un homme et sa petite amie qui, selon elle, ont du talent mais des goûts discutables… Quoi qu’il en soit, elle répète assidûment tous les morceaux, aidée par le premier violon, son ami fidèle.

Dans son orchestre, elle aime la mélodie des violons et violoncelles, elle se laisse volontiers emporter par le rythme entrainant des maracas et des tambours et elle adore par-dessus tout entendre sonner saxophones et trompettes. Tous ses musiciens semblent ne faire qu’un quand sa baguette s’élève et les transporte vers un havre de paix… jusqu’à ce que le tour du hautbois arrive. Le visage de Nina se crispe alors, ce son dissonant lui vrille les tympans et elle se demande quel diabolique personnage a pu inventer pareil instrument. On n’a jamais entendu, d’après elle, un son aussi désagréable. Si elle était seule à décider, elle aurait depuis longtemps exclut ce fauteur de trouble de son orchestre. Seulement, les compositeurs ont décidé qu’il y aurait du hautbois, alors… il y aura du hautbois…

Le premier violon, voyant le trouble déclenché par cet instrument qui lui parait à lui bien inoffensif, décide de convoquer Nina avant le début de la répétition.

« Écoute Nina, cette situation n’est plus possible. Chaque fois que le hautbois commence à jouer, tu grimaces, tu te tords, l’orchestre perd le fil et ne sait plus où donner de la baguette. J’ai demandé à l’ingénieur du son, tu sais de qui je veux parler, tu le connais très bien, de venir faire quelque chose pour t’aider à régler ce problème une bonne fois pour toute. »

« Très bien », se dit Nina qui veut retrouver sa paix intérieure d’antan, « c’est forcément mieux que de ne rien faire. » L’ingénieur du son, un personnage aussi atypique que compétent dans son domaine, un véritable réservoir de ressources, se gratte la tête, réfléchit en fermant les yeux et trouve immédiatement la solution. « C’est facile, il n’y a qu’à baisser le son du hautbois et augmenter celui des autres instruments. Ainsi tu n’auras plus qu’à te concentrer sur les instruments que tu aimes et laisser jouer celui qui te blesse sans que tu l’entendes. »

Deux ou trois manœuvres secrètes d’ingénieur plus tard – qui peut comprendre quelque chose avec cette technique mystérieuse, ces câbles et composants électroniques ? – l’orchestre retrouve toute son harmonie.

Depuis ce jour, lorsque Nina lève sa baguette, c’est avec le sourire aux lèvres et toute la joie et le dynamisme qui la caractérisent. Elle retrouve le plaisir d’écouter la mélodie des violons et violoncelles, de se laisser emporter par le rythme entrainant des maracas et des tambours et d’entendre sonner saxophones et trompettes.

Son talent de chef d’orchestre s’est décuplé, elle se sent à nouveau pleinement elle-même, une femme pleine d’entrain, bien dans ses baskets et avec un cœur énorme.

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